LA CARRURE

C’est généralement à la carrure que l’on fixe le mouvement. Celui-ci s’y trouve maintenu en position et parfaitement protégé. Les cornes peuvent y être reportées (soudées voire vissées) ou directement usinées ou étampées dans le même bloc de matière.

La carrure sert de support de fixation à la plupart des autres éléments de la boite, tels que la lunette et le fond de boite par exemple. À l’instar de la boite, la carrure peut se présenter sous toutes formes (rondes, carrées, tonneau, polygonales etc.). On appelle « bande de carrure » la paroi extérieure de la carrure (circonférence).

La carrure apparait au 17e siècle avec les premières évolutions des montres de poche. Elles étaient l’œuvre d’artisans spécialisés. Entre le 17e et le 19e siècle, nombre d’entre eux maitrisaient la fabrication mécanique des boites et la technique de l’émail qui ornait alors souvent les boites des montres les plus prestigieuses. Par sa renommée établie dès le 16e siècle, Genève en fut le plus haut lieu et la virtuosité de ses cabinotiers demeure à ce jour bien souvent inégalée.

Artisanalement, une carrure peut-être fabriquée à l’aide d’un tour et d’une fraiseuse. Cette méthode est encore utilisée par quelques artisans pour la fabrication de pièces uniques ou de très petites séries, voire pour de la prototypie.

C’est la méthode la plus employée aujourd’hui. On recourt dans ces cas-là aux centres d’usinage. Cette méthode est utilisée tant pour de petites que de grandes séries.  Les centres d’usinage modernes permettent d’automatiser la production et d’effectuer l’ensemble des étapes de fabrication, à l’exception du polissage et de l’assemblage.

C’est également la méthode qui permet de travailler la plus grande variété de matériaux. On considérera cette méthode comme industrielle dès lors que les volumes de production atteindront certaines quantités. Lorsque la boite est usinée selon cette méthode, les cornes sont souvent soudées à la carrure. 

Lorsqu’il s’agit de produire des carrures en grandes séries, l’étampage demeure une solution très compétitive et qualitative, bien que cette technique soit l’une des plus anciennes utilisées en horlogerie. Au contraire des centres d’usinage qui requièrent de longues heures de réglages et de programmation des machines, l’étampage permet la mise en œuvre très rapide d’une production une fois l’outil (l’étampe) fabriqué. Plus la production (même fragmentée) augmente, plus ses coûts diminuent. La qualité est constante et précise même après des années de production. Tous les matériaux ne sont hélas pas éligibles à cette méthode.

L’avènement des matériaux plastiques puis composites, voire des saphirs synthétiques, a impliqué de nouvelles technologies. Les procédés de fabrication par injection y sont encore majoritaires. Ils permettent dans certains cas d’aboutir à un produit fini.

Dans d’autres cas, des étapes d’usinage et/ou de polissage seront nécessaires. L’évolution des matériaux et des technologies devrait voir émerger rapidement de nouveaux procédés (photolithographie, impression 3D, etc.) utilisés à des fins de production.