LA COURONNE

Avec la tige de remontoir, la couronne crée le lien entre l’extérieur de la boite et le mouvement à l’intérieur de la boite. En lui appliquant un mouvement de rotation entre les doigts, l’usager de la montre peut la remonter, la mettre à l’heure ou en corriger la date, pour ne citer que les principales commandes que l’on peut lui affecter. Les différentes commandes généralement associées à la couronne peuvent y être agencées de manière étagée à la manière d’une boite à vitesses automobile. En tirant sur la couronne on passera ainsi de la position de remontage à la correction de la date. En tirant encore la couronne dans une troisième position, celle-ci permettra alors de corriger et d’ajuster l’heure affichée. En quasiment deux siècles d’existence, la couronne a évolué et connu différents types de construction. De nos jours, la plupart des couronnes sont étanches. Elles sont visées directement à l’extrémité de la tige de remontoir.

Lorsqu’on tire la couronne dans ses différentes positions (correction de date, mise à l’heure, etc.) la couronne coulisse sur un tube directement chassé ou vissé dans la carrure. Le tube de couronne limite son jeu latéral afin de limiter le risque de rupture de la tige de remontoir, d’offrir plus de confort et de garantir l’étanchéité entre la couronne et la boite. Pour une meilleure étanchéité (notamment pour montres de plongées), un filetage ou une baïonnette usinés sur le tube permettent de verrouiller la couronne sur son tube en comprimant le ou les joints d’étanchéité qui les lient.

Pour des raisons ergonomiques, la couronne trouve généralement place à 3 h, mais aucune règle n’impose cette pratique.

Par son rôle de connexion physique et sa proéminence en périphérie de la boite, la couronne est en termes de design un excellent support identitaire et de décoration.

C’est Adrien Philippe qui invente la couronne de remontoir (et de facto la tige de remontoir) en 1842. Une invention qui lui vaudra sa rencontre, deux ans plus tard, avec Norbert de Patek et l’histoire qu’on leur connait par la suite.

La couronne ne sert alors qu’à remonter le ressort de la montre et n’a aucune autre fonction. En 1847, un autre illustre inventeur horloger, Antoine Le Coultre, dépose le brevet du premier remontoir à bascule. La couronne permet dès lors de corriger l’heure affichée en plus d’en remonter le ressort de barillet.

Rolex dépose dans les années 20 la demande de brevet d’une couronne étanche vissée sur son tube. Elle comprime alors le joint et en améliore l’étanchéité. Ce système est celui qui prédomine encore la fabrication des couronnes de montres sportives et des montres de plongée en particulier.

La partie technique d’une couronne est souvent réalisée en acier. Sa partie esthétique et visible peut quant à elle être issue de presque tout type de matériaux (métaux, saphir, minéraux, plastiques, caoutchouc, etc.) et est fixée solidairement à la partie technique sous forme de coiffe.

La couronne peut-être gravée (décoration ou logo marque). Une médaille (logo) ou une pierre (cabochon) peuvent y être serties.

La production des couronnes est généralement issue de sous-traitants spécialisés. L’artisan peut cependant fabriquer des couronnes relativement simples en faisant usage d’un tour voire d’une fraiseuse ou d’une décolleteuse. Pour des couronnes plus techniques ou une meilleure maîtrise des coûts de production, l’artisan peut également acquérir des bases techniques standard ou personnalisées auprès de sous-traitants spécialisés et ne produire que la coiffe esthétique.

La majeure partie des couronnes est produite à un échelon industriel. Avec cette méthode, le décolletage est la technique privilégiée. La couronne et ses différents composants s’inscrivent parfaitement dans les dimensions et les opérations adaptées aux décolleteuses. Pour la coiffe ou la médaille d’un logo à sertir, on pourra recourir à des techniques telles que l’électroérosion ou l’étampage. Une fois usinée la couronne sera décorée (diamantage, satinage, microbillage, sertissage etc.) puis assemblée.

Les nouvelles technologies concernent ici exclusivement la partie esthétique de la couronne (sa coiffe). Les nouveaux matériaux (plastiques, composites, céramiques) ou les surmoulages en caoutchouc vulcanisés font appels aux technologies les plus récentes en termes d’injection, d’usinage et d’assemblage.