LES CORNES

Les cornes sont les éléments de fixation du bracelet à la boite. Elles sont, dans la très grande partie des cas, solidaires de la carrure et issues du même matériau.

Elles se prêtent à la fixation de bracelets de toutes matières (cuir, métal, synthétique, etc.). Il existe cependant des modes alternatifs de fixation du bracelet à la boite.

Les bracelets issus de métaux précieux sont parfois soudés à la carrure sans élément intermédiaire. Enfin, le style impose de temps à autre une attache centrale unique en lieu et place des deux cornes périphériques.

Plus anecdotiques, certaines constructions voient les cornes fixées au fond ou usinées dans le même bloc de matière que ce dernier.

Il aura fallu plus d’un siècle à la montre-bracelet pour s’imposer et finalement remplacer la montre de poche dès l’aube du 20e siècle. Initialement, la montre-bracelet se destinait essentiellement aux femmes. Les horlogers se contentaient alors bien souvent de souder des anses « fil » à une montre de poche de petite taille pour y fixer un bracelet.  Les premières cornes sont apparues au début du 20e siècle.

L’avantage majeur de ce système est l’interchangeabilité aisée du bracelet. Dans bien des cas, le dessin de la corne offre donc de précieuses indications sur la période de fabrication de la montre.

Aujourd’hui, la production strictement artisanale de boites est devenue anecdotique. Selon le dessin et la complexité de la corne, l’artisan utilise, avec cette méthode, une fraiseuse qui lui suffit généralement à façonner entièrement chaque corne individuellement. Les cornes seront alors soudées avec l’aide d’un gabarit ou, parfois, vissées à la carrure. La décoration (satinage, polissage, etc.) des cornes se fait généralement avant qu’elles ne soient fixées à la carrure. Toutefois, selon le design et la construction de la boite, elle peut se faire après que les cornes aient été assemblées à la carrure.

La méthode que nous décrivons ici peut être également appliquée à un échelon industriel. Selon le design de la boite, sa construction et les matériaux employés, on pourra la préférer à la méthode industrielle.

On considère comme semi-artisanale la production des cornes et de la carrure en une seule pièce par usinage. Cette méthode minimise les coûts de production notamment liés aux opérations de soudage des cornes à la carrure. L’ensemble cornes et carrure est plus homogène et solide que lorsque les cornes sont rapportées. Cette méthode risque toutefois de laisser des rayons de fraisage peu élégants à la jonction de la bande de carrure et des cornes.

Elle consiste à fabriquer les cornes et la carrure en une seule pièce par étampage. Selon le design de la boite, sa construction et les matériaux employés, on pourra également la considérer comme semi-artisanale en fonction des volumes de production. La qualité obtenue par cette méthode est optimale (aucun rayon de fraisage), la carrure et les cornes sont solidaires et donc solides. Les coûts de fabrication diminuent d’autant que le volume de production augmente. Par les coûts élevés (mais uniques) de l’outillage, cette méthode exige des volumes de production minimum pour être rentable et elle ne permet pas l’usage de matériaux différents pour les cornes et la carrure.

Comme souvent en horlogerie, les nouvelles technologies de fabrication sont souvent intimement liées à l’apparition de nouveaux matériaux. Saphirs, composites et céramiques se sont largement imposés dans l’habillage horloger et ont exigé de nouvelles méthodes de fabrication. L’injection, l’usinage, les outils ou le polissage connaissent ainsi de perpétuelles évolutions pour façonner ces nouveaux matériaux en répondant aux critères techniques et esthétiques d’une boite de montre.