L’ÉCHAPPEMENT À ANCRE SUISSE

Vitesse de fonctionnement 1:5

Vitesse réelle de fonctionnement (21’600A/h)

D’une manière générale, l’échappement est l’organe de distribution d’une montre, d’une pendule ou d’une horloge. L’échappement à ancre suisse est apprécié pour sa robustesse, sa précision et sa relative facilité de production. Dès son apparition, cet échappement s’est rapidement imposé, devenant rapidement la norme tant par ses qualités techniques qu’économiques.

Histoire

L’échappement à ancre suisse est apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle, améliorant les principes de l’échappement à ancre anglais, plus ancien et moins efficace. C’est vers 1842 que Georges-Auguste Leschot, horloger suisse, a contribué à l’industrialisation de cet échappement, permettant ainsi sa diffusion à grande échelle. Au fil des décennies, les manufactures suisses l’ont perfectionné, en faisant un pilier de l’horlogerie moderne.

Type d’échappement

L’échappement à ancre suisse fait partie de la famille des échappements libres.

Description des composants

L’échappement à ancre suisse est composé des éléments suivants :

  • L’ancre. Elle est généralement fabriquée en acier voire en laiton ou en Glucydur, avec des palettes en rubis, ou entièrement en nickel-phosphore ou en silicium.

  • Le double-plateau. Il se compose du grand et du petit plateau, reliés entre eux par un canon. Il est fabriqué dans des matériaux relativement ductiles supportant la chasse (acier, laitons ou Glucydur etc.). Trop cassant, le silicium n’est pas adapté pour la fabrication de double-plateaux. La cheville de plateau, usuellement en rubis (corindon synthétique) est gommée ou collée dans le grand plateau.

Avantages

  • Précision : L’échappement à ancre suisse est un échappement abouti qui permet d’obtenir une excellente chronométrie.
  • Fiabilité : Il résiste particulièrement bien aux chocs et aux variations de position. Il se prête ainsi parfaitement à l’usage des montres bracelet.
  • Production industrielle : Quels que soient les matériaux employés à la fabrication de ses composants, la production d’échappements à ancre suisse est maitrisée et économique.
  • Service après-vente :  A l’exception des échappements fabriqués en silicium, l’échappement à ancre suisse peut être réglé (achevage) aisément, quel que soit l’âge de la montre.

Inconvénients

  • Frottements : Bien que les matériaux des composants de l’échappement (acier-rubis, silicium) soient choisis pour minimiser les frottements, ceux-ci sont nombreux. Ainsi, les dents en acier de la roue d’échappement interagissent avec les palettes en rubis de l’ancre exclusivement par frottements de glissement. L’échappement à ancre suisse absorbe à lui seul environ 30% de l’énergie nominale du barillet. Les échappements en silicium parviennent aujourd’hui à de meilleurs rendements.
  • Entretien : Dans une fabrication traditionnelle (acier et rubis), il nécessite une lubrification délicate et devant être régulièrement renouvelée afin de garantir de bonnes performances et de limiter l’usure. Les échappements en silicium apportent également une solution à ce problème, la plupart d’entre eux pouvant fonctionner sans lubrification.

Le fonctionnement de l’échappement à ancre suisse peut être divisé en quatre phases qui se déroulent immuablement selon le même cycle. Ces quatre phases sont :

  1. Le repos
  2. Le dégagement
  3. L’impulsion
  4. La sécurité

Détaillons ci-dessous l’action de chacun des composants durant chacune des quatre phase

1. Le repos

Durant cette phase, l’ensemble du rouage de finissage est à l’arrêt, bloqué par l’échappement.

    2. Le dégagement

    Durant cette phase, le rouage de finissage revient très légèrement en arrière.

    3. L’impulsion

    C’est durant cette phase que l’échappement transmet l’énergie reçue du barillet via le rouage de finissage à l’organe régulateur ; le balancier-spiral. C’est le court instant ou l’ensemble du rouage est en rotation.

    4. Les sécurités 

    Les sécurités sont des angles parcourus par la roue d’échappement et l’ancre en pure perte juste après la phase d’impulsion.