L’OR
Rare et précieux
L’or est l’élément de numéro atomique 79, dont le symbole est Au. L’or est un métal rare qui appartient à la famille des métaux de transition. Avec l’argent, le platine et le palladium, il est reconnu et réglementé comme métal précieux par le Contrôle Officiel Suisse des Métaux Précieux. Depuis 2007, la Chine est le premier producteur d’or. Avec 370 tonnes extraites en 2023, la Chine devance l’Australie (310t) et la Russie (310t)*.
L’or provient majoritairement de gisements miniers, même si l’orpaillage permet toujours d’extraire de l’or des gisements alluvionnaires. A l’état pur, l’or est malléable, ne s’oxyde pas et dispose d’une excellente conductivité électrique.
Titres de l’or (teneur des alliages)
Trop malléable à l’état pur pour être utilisé en horlogerie comme en joaillerie, l’or y est allié à d’autres éléments qui modifieront ses propriétés mécaniques et sa couleur. Le choix des éléments et leur teneur offre une large palette d’alliages. Ceux-ci peuvent être classifié par leur teneur en or :
999 ‰ = 24ct = + de 999 ‰ d’or
916 ‰ = 22ct = + de 916 ‰ d’or
750 ‰ = 18ct = + de 750 ‰ d’or
585 ‰ = 14ct = + de 585 ‰ d’or
375 ‰ = 9ct = + de 375 ‰ d’or
Teintes de l’or
En horlogerie, la couleur de l’alliage a une évidente importance. Des couleurs étalons de l’or sont établies par les normes de l’industrie horlogère suisse (NIHS). Elles distinguent sept nuances de couleur allant du jaune le plus clair au « rouge » le plus soutenu et désignées 0N, 1N, 2N, 3N, 4N, 5N, 6N. Cette classification n’intègre pas les or gris et est purement colorimétrique indépendamment de la composition de l’alliage et de ses teneurs. L’horlogerie utilise principalement la gamme de couleur comprise entre 2N et 5N. Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas de désignation normalisée ou légale des couleurs de l’or. On parle toutefois facilement d’or jaune de 0N à 3N, et d’or rose ou rouge (certains les distinguent) entre 4N et 6N.
L’or est principalement allié à l’argent (Ag) et au cuivre (Cu). De la teneur de ce dernier dépend la teinte plus ou moins rouge de l’alliage. Par exemple :
2N = 160 ‰ Ag 90 ‰ Cu
3N = 125 ‰ Ag 125 ‰ Cu
4N = 90 ‰ Ag 160 ‰ Cu
5N = 45 ‰ Ag 205 ‰ Cu
6N = 5 ‰ Ag 241 ‰ Cu 4 ‰ Pb
Les alliages d’or gris ont été historiquement obtenus avec différents éléments d’ajout. Le nickel, l’argent et le palladium en constituent les principaux. Certains alliages d’or gris (à l’argent notamment) ont une couleur naturellement jaunâtre et nécessite souvent un traitement galvanique (rhodiage) pour présenter un éclat blanc. Plus difficiles à usiner on privilégie toutefois aujourd’hui les alliages au palladium, non-allergènes et ne nécessitant pas de traitements galvaniques.
Propriétés
Malléable, amagnétique, inoxydable et d’une masse volumique importante (19,3gr/cm³), l’or dispose de qualités mécaniques, physiques et esthétiques qui le lie à l’univers horlogers depuis les origines de la mesure du temps.
Les plus anciens objets retrouvés en or datent de l’an -5000. L’or est depuis considéré comme noble et précieux dans la plupart des cultures et à toutes les époques. Métal natif, il est facile à trouver, notamment dans les gisements alluvionnaires et malléable, ce qui lui vaut certainement son succès depuis sa découverte.
Les propriétés, mécaniques, chimiques et esthétiques de l’or lui valent d’être utilisé abondamment par les horlogers au fil du temps. A des vocations décoratives, comme techniques. Universellement reconnu rare et précieux l’or constitue une valeur refuge.
Son cours a historiquement dépassé celui du platine depuis 2008.
L’or peut être utilisé pour la fabrication de la totalité des composants d’habillage (boites, bracelets, boucles, cadrans, aiguilles, etc.). Par sa malléabilité, l’or se poli facilement et autorise tous les types de sertissage. L’or, pour ces mêmes qualités, est également apprécié des graveurs. C’est également une base privilégiée pour les travaux d’émaillage. Nombreux composants du mouvement peuvent également être fabriqués en or. Masses oscillantes et masselottes de balancier sont fréquemment fabriqués dans ce métal pour sa grande masse volumique. Plus rarement, des planches de roues, des chatons, voire les ponts et la platine peuvent être fabriqués en or.
L’or est également très employé en traitements galvaniques. La surface des ponts, des platines, des roues etc. est fréquemment dorée offrant une protection contre la corrosion, l’oxydation au substrat tout en lui donnant son aspect et sa couleur.
L’or est présent dans l’outillage et dans certains procédés de fabrication (UV-LIGA, gravure DRIE), c’est donc un métal historiquement indissociable de l’horlogerie.